Aujourd’hui, la transformation digitale est devenue une priorité, autant pour les organisations que les entreprises de toutes tailles et de tous secteurs. La santé n’est ni le seul, ni le premier secteur d’activité à opérer une transformation digitale.
Alors que la crise Covid s’est révélée être un véritable booster du numérique dans le domaine de la santé, l’opportunité de transformer les systèmes de santé n’a jamais été aussi évidente pour les différents pays en tirant parti des solutions numériques, afin de les aider à créer et à améliorer les soins.
Dans ce contexte, la technologie ancienne de la publication imprimée sur papier a su s’adapter en intégrant peu à peu le digital dans son offre. L’étape de développement actuelle a désormais pour but d’améliorer la performance des outils digitaux par le recours à des solutions d’intelligence artificielle pour accélérer et fiabiliser la recherche d’information. Un diagnostic de maturité numérique sert à estimer le niveau de maîtrise d’une organisation sur ses pratiques et expertises, afin de pouvoir déterminer la marche à suivre restante pour réussir sa transformation numérique. Permettant de déterminer à la fois les forces et les points méritants amélioration, de classer les priorités, une telle évaluation fournit de solides bases à un processus de transformation numérique globale qui fera progresser l’organisation.
Un modèle de maturité est un cadre qui décrit, pour un domaine d’intérêt spécifique, le niveau auxquels les activités peuvent/doivent être menées. La maturité d’un projet est souvent décrite autour de plusieurs points. L’Organisation Mondiale de la Santé en propose quatre : leadership, financement, organisation et coordination des technologies. La réussite d’un projet de e-santé local est dépendant de son intégration dans un modèle de développement à l’échelle globale. Ces initiatives doivent être guidées par une stratégie qui intègre le leadership, le financement, l’organisation ou encore la coordination des technologies entre les différentes parties prenantes.
Une revue des initiatives de e-santé montre que des projets mal coordonnés ou isolés mènent à des solutions verticales ou autonomes qui, même si elles sont bien intentionnées, aboutissent souvent à une fragmentation de l’information et, par conséquent, à de mauvaises prestations de services. Derrière l’emblème d’une e-santé, découle dès lors différents aspects à prendre en compte si l’on ne cite que les enjeux de modernisation du système de santé, de qualité de parcours de soin, de simplification du travail des professionnels de santé, d’engagement des citoyens à devenir acteurs de leur santé avec le numérique, de développement de filières économiques et donc d’emplois, etc.
La santé fait partie des domaines où il est assez difficile de trouver une information fiable et de qualité, partagée entre des sites grand public référencés, mais pas forcément vérifiés et des sites très spécialisés souvent réservés aux professionnels. Pourtant, une information digitale bien conduite et de qualité a un fort potentiel d’amélioration de la santé globale. Avec la numérisation croissante des systèmes de santé, la maturité numérique est tout simplement devenue un facteur clé pour la coordination des soins. Les systèmes de santé qui ont atteint un niveau élevé de maturité numérique sont mieux équipés pour fournir une coordination efficace des soins. En effet, si la coordination des soins est un élément clé pour assurer une meilleure qualité des soins pour les patients, cela implique la collaboration entre les différents professionnels de la santé avec à la base la communication efficace d’une information pertinente et fiable.
Maturité numérique et technologies numériques vont toujours de pair. Les technologies numériques peuvent accélérer la réalisation de l’ensemble des objectifs de développement durable liés à la santé. La santé numérique élargit le concept de cybersanté pour inclure les consommateurs numériques, avec un plus large éventail d’appareils intelligents et connectés. La transformation numérique des soins de santé peut être déstabilisante, toutefois des technologies telles que l’internet des objets, les soins virtuels, le suivi à distance, les plateformes… et surtout l’intelligence artificielle ont prouvé qu’elles permettaient d’améliorer grandement les résultats sanitaires grâce à l’amélioration des diagnostics médicaux, des décisions de traitement fondées sur des données, des thérapies numériques, des essais cliniques, etc.
La maturité numérique, c’est aussi promouvoir les innovations en matière de santé, notamment les technologies numériques de pointe, comme l’utilisation de l’intelligence artificielle. L’intelligence artificielle est un domaine de recherche en pleine expansion et promis à un grand avenir. Ses applications, qui concernent toutes les activités humaines, permettent notamment d’améliorer la qualité des soins. Depuis plusieurs années, de nombreuses spécialités utilisent des outils recourant à des algorithmes et aux mégadonnées pour les aider à réaliser des dépistages, établir un diagnostic ou sécuriser les prescriptions.
Médecine prédictive, aide à la décision, prévention… il est nécessaire d’intégrer et de tirer profit des évolutions technologiques de l’intelligence artificielle. D’ailleurs, si l’on ne cite que les Agences régionales de santé (ARS), elles ont acquis un rôle de plus en plus important à jouer dans l’innovation : « les ARS contribuent à la diffusion des innovations au niveau régional, en lien avec leurs partenaires régionaux et les acteurs locaux de l’innovation au plus près des patients » (Ministère de la santé). Il existe de nombreux projets basés sur l’IA, générateurs d’amélioration des pratiques professionnelles et de la qualité de prise en charge des patients.